1er novembre 1930. Smara ville mythique ville fantôme abandonnée aux sables du désert de Mauritanie. Un Européen la sillonne prend des photos en lève le plan. Smara : son rêve. Il a vingt-six ans il a lu Nietzsche et Rimbaud. Ces ruines il leur parle - les tutoie. Déguisé en femme caché dans un couffin il a parcouru des centaines et des centaines de kilomètres. Ses pieds sont des plaies et il est pris par des pillards sans foi ni loi. Chaque jour il risque la mort à être découvert en ce territoire interdit cette "zone dissidente" comme l'appellent pudiquement les militaires : refuge de tribus irréductibles blanc sur les cartes d'un blanc aveuglant qui se teinte peu à peu de noir pour l'explorateur brûlé par son rêve fou. Carnets de route livre jamais écrit (Vieuchange meurt à son retour dans les bras de son frère nouveau Théo de ce Van Gogh des sables) ces notes fiévreuses saluées par Claudel et Benveniste nous hantent avec une force hallucinatoire. --Scarbo